La chapelle Notre-Dame de l'Iseran

par Jean Grumel

Article paru en mars 1992 dans L’Histoire en Savoie magazine, SSHA

chapelle1La chapelle Notre-Dame de l'Iseran, voulue et conçue par Mgr Auguste Grumel, évêque de Maurienne de 1924 à 1946, vient de fêter son cinquantième anniversaire.
Les Archives diocésaines de Maurienne conservent l'épais dossier établi par le prélat : ses lettres, écrites de sa petite et fine écriture, des photographies, des articles de journaux, les nombreuses correspondances de l'architecte, de l'entrepreneur, du sculpteur et de personnalités du temps. Il est ainsi possible d'écrire l'histoire de cette chapelle

Un grand dessein

Le 10 juillet 1937, Albert Lebrun, président de la République, inaugure la route du col de l'Iseran (2769 mètres) dont les travaux avaient commencé en 1933. C'est Antoine Borrel, sénateur et président du Conseil général de la Savoie, qui avait projeté cette route, la plus haute d'Europe. Sitôt inaugurée, elle connut un vif succès. Mgr Grumel, que l'on surnomme en Savoie l'évêque des montagnes à cause de son activité et de son intrépidité, attentif à son peuple et à tous ceux qui pratiquent les sports d'hiver et d'été, mûrit, depuis quelque temps, un projet audacieux. « C’est pendant l'été de 1937, raconte-t-il, au retour d'une promenade avec Mgr Termier, évêque de Tarentaise, que l'idée de bâtir une chapelle au col de l'Iseran me saisit, presque un coup de foudre. Devant la nécessité de l'œuvre, les difficultés de l'exécution n'existaient pas. Ma décision fut prise instantanément. C'est aussi comme une inspiration que me vint à l'esprit le vocable adapté au futur sanctuaire : Virgo prudentissima, la Vierge très prudente ! C'est une invocation des litanies mariales ! Et comme elle convient à la Madone de ces hauts sommets ! Tant d'accidents viennent endeuiller la gaieté des villégiatures ou l'ivresse des randonnées et des ascensions ! Ne croyez-vous pas que ce rappel à la prudence impressionnera touristes et sportifs, encore mieux qu'une affiche ou un tableau de signalisation ? Et ne pensez-vous pas, aussi, qu'une prière à la Vierge, une prière inspirée par l'avertissement de ce titre, obtiendra de Marie qu'elle mette un frein à certaines folles audaces, qu'elle donne un conseil à certaines imprévoyances dangereuses ! ».

Et puis, attentif aux réalités de son temps, à la vie des gens, l'évêque poursuit sa réflexion : « Cette chapelle s'impose. Depuis qu'on a percé cette route audacieuse entre la Maurienne et la Tarentaise, c'est par milliers que le col de l'Iseran voit s'arrêter les touristes. Songez donc qu'au Tour de France on voit, là-haut, passer ou stopper 2700 voitures. Et pourtant, ce n'est point la fameuse épreuve cycliste qui battit le record d'affluence. Un certain dimanche, on y compta 4 000 autos. Or, parmi cette foule de Français, d'Anglais, de Belges, de Hollandais, de Suisses, d'Italiens, combien de catholiques, de catholiques pratiquants, voire de prêtres ! Où pourraient-ils entendre la messe ? A Val d'Isère ? A Bonneval ? C'est beaucoup trop loin ! ».

chapelle2Désormais, Mgr Grumel se met en route pour la réalisation de son projet. C'est d'abord l'étude confiée à Maurice Novarina, architecte de Thonon, et à Emile Dazza, entrepreneur d'Evian, constructeur de la route de l'Iseran. Le projet prend corps entre septembre et décembre 1937. C'est également en cette année 1937 que l'évêque consacre son diocèse à la Vierge Marie. Dans sa lettre pastorale, il invite ses diocésains à célébrer cette consécration dans leurs paroisses et dans les nombreux sanctuaires dédiés à Marie à travers toute la Maurienne et particulièrement en celui qui leur est le plus cher, Notre-Dame du Charmaix. Avec sa vigueur naturelle, il écrit : « Soyez des courageux, des forts, soyez surtout des endurants, de ceux qui tiennent quoi qu'il arrive ». On craint, en effet, une nouvelle guerre ; c'est pourquoi il cite cette phrase du docteur Recamier : « Tirons la sonnette du Ciel ».

Au début de l'année 1938, Mgr Grumel décide de se rendre à Rome pour rencontrer le pape : « C’est le 10 février 1938 qu'au cours d'une audience privée j'exposai mon dessein à Pie XI. Le fervent alpiniste un instant réveillé dans l'âme du pontife octogénaire, il prit aussitôt le plus vif intérêt. Je dus lui expliquer, en détail, non seulement le plan de la chapelle, mais encore le tracé de la route. « Alors, s'écria-t-il, on peut aller en voiture, de Maurienne en Tarentaise, par le sommet du col, à 2 700 en chiffres ronds. C'est merveilleux ! Bien sûr, nous bénissons votre projet et approuvons le vocable bien choisi Virgo Prudentissima. On a besoin de la prudence toujours ; mais, dans la montagne, elle s’impose ». Et Pie XI ne voulut pas se borner à ce précieux encouragement. Il le confirma par un geste, dont la générosité me remplit d'émotion en même temps que de joie. Peu de temps après, la nonciature de Paris me remettait, pour ma petite chapelle de montagne, une somme de dix mille francs que lui avait envoyée, avec cette lettre, le cardinal Pacelli, d'ordre du pape « Excellence révérendissime, il m'est bien agréable de vous faire savoir que les chers souvenirs dont vous avez parlés au Saint Père vont être consacrés d'une façon tangible et durable comme vous le désirez. Pour aider à la réalisation de votre pieux projet qui est un témoignage de plus de votre zèle apostolique et de votre désir de mettre toujours davantage à la portée des âmes les bienfaits de la religion, le Saint Père a daigné mettre à votre disposition, à la nonciature de Paris, la somme de dix mille francs. Heureux, par-là, de témoigner sa sympathie pour vos montagnes et ce cher peuple qui les habite et qu'il a approché personnellement, jadis, le Saint Père profite volontiers de cette occasion pour implorer, sur vos diocésains et sur tous ceux qui vous aideront, la pleine rosée des faveurs divines et pour envoyer à Votre Excellence, à son clergé, à toutes ses ouailles, la bénédiction apostolique ».

chapelle3Dès son retour de Rome, Mgr Grumel adresse à ses diocésains une lettre pastorale, déjà rédigée, pour leur annoncer officiellement son projet de chapelle au col de l'Iseran : il s'agit de consacrer le col à la Bonne Vierge que l'on invoquera sous le vocable « Vierge-de-toute-Prudence ». La chapelle est une nécessité pour répondre aux pieux désirs des nombreux visiteurs attirés par la beauté de nos montagnes. Il y aura là-haut un pèlerinage annuel, le dimanche après le 15 août. La messe sera célébrée tous les dimanches pendant la saison d'été. Et il annonce l'ouverture d'une souscription pour la construction de la chapelle de l'Iseran. « Ce qu'ont fait nos anciens, dit-il, nous devons le parfaire ». Et à quelqu'un apeuré par un tel projet, qui s'écrie « Vous n'y pensez pas, Monseigneur », il réplique : « Tellement que j'ouvre une souscription ! ».

Il fait alors cette confidence « Coïncidence que j'aime à souligner ! Avant la souscription du Vatican, j'avais reçu celle de l'Elysée. C'est Madame Lebrun qui me l'avait adressée en souvenir du séjour que, pendant la guerre, elle fit avec sa famille, à Bourg-Saint-Maurice, dans notre pays de Savoie. Aussitôt, je me mis à l'œuvre. Après entente avec E. Dazza, entrepreneur de la route, et M. Novarina, l'architecte de Thonon qui dessina le projet de l'église du Fayet, je reçus un projet que j'adoptai de tout cœur, accompagné d'un devis dont j'obtins la réduction ».

Problèmes

Mais tout n'alla pas pour le mieux. L'évêque avait lancé le projet qui se répandit très vite dans les quatre diocèses de Savoie et dans les régions lyonnaise et dauphinoise. Mais c'est lentement que l'argent de la souscription arrivait. Néanmoins, le 29 juin 1938, Mgr Grumel se retrouve à l'Iseran avec le maire de Bonneval, l'architecte et l'entrepreneur pour le choix de l'emplacement de la chapelle qui sera édifiée sur le diocèse de Maurienne. La commune de Bonneval voulait offrir le terrain, mais eu égard à sa pauvreté, l'évêque achète le terrain pour la somme de 2.000 francs en disant : « Aide-toi, le ciel t’aidera ». Avec énergie, Mgr Grumel lance une campagne de sensibilisation de l'opinion par des articles qui paraissent dans la presse nationale et locale. Il faut absolument que la souscription réussisse ! Les difficultés se font grosses comme les montagnes : sollicitées, les associations sportives alpines répondent par des encouragements, sans plus. Le Conseil général de la Savoie ne peut voter une subvention en raison de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Et puis, il y a un différend avec le curé de Val d'Isère : Mgr Grumel lui explique qu'il veut cette chapelle comme un trait d'union entre Tarentaise et Maurienne. Il lui écrit : « La première pierre posée ne devra pas être une pierre de discorde ».

L'évêque des montagnes n'est pas homme à se décourager. Le 7 août 1938, il pose et bénit la première pierre de la chapelle de l'Iseran. Un millier de personnes sont là : il leur explique le sacrifice de l'Eglise de Maurienne, dont le clergé montagnard est pauvre, pour assurer le service religieux sur ce plus haut passage de l'Europe. Et au repas qui suivit la célébration à l'hôtel de l'Iseran, il fit un toast, saluant les nombreux touristes en train de déjeuner et leur demandant de s'intéresser à l'entreprise de Notre-Dame de l'Iseran. Il ajoute : « En montagne, on a besoin de réfection pour le corps et de compagnie. Tout cela, on le trouve dans un chalet-hôtel, mais il y a la réfection spirituelle à assurer, et c'est précisément le souci des âmes de ceux qui viennent en ce lieu qui a déterminé la construction d'une chapelle. Personne ne pourra dire qu'il a manqué la messe parce qu'il ne l'a pas rencontrée. Notre-Dame de l'Iseran, gardienne de ces lieux, étendra sa protection maternelle à tous ceux qui y viendront, croyants et incroyants, car ne sont-ils pas tous les fils d’un même Père ? Elle leur apprendra à jouir de la montagne, à user du tourisme et à ne pas en abuser ; elle leur enseignera la prudence contre les accidents et, surtout, à mettre leur âme en paix avec Dieu ». Les convives applaudissent chaleureusement l'évêque. Et Pierre Rond, l'hôtelier de l'Iseran, dit à Mgr Grumel avec humour : nous partageons l'Iseran avec Mgr l'évêque de Maurienne: à lui le spirituel, à moi le temporel ! ».

chapelle4Un fait intéressant : le projet de la chapelle de l'Iseran a été approuvé par des alpinistes protestants, israélites ou libre-penseur. Ils pensent que, tôt au tard, cette chapelle recevra les dépouilles des victimes de la montagne devant lesquelles, sans distinction d'opinion, des parents ou des amis viendront s'incliner, gémir ou prier. Mgr Grumel constate donc que son œuvre est unanimement appréciée, non seulement des Savoyards, mais des alpinistes de toutes classes sociales.

Surviennent à nouveau des difficultés : la chapelle aurait dû être couverte avant l'hiver de 1938, mais Mgr Grumel explique, début août 1939. « Sans les événements extérieurs de l'an dernier (ordre de mobilisation de septembre 1938), nous aurions pu terminer les gros travaux, mais la main-d’œuvre ayant brusquement fait défaut, l'entrepreneur ne put placer la charpente qui était toute prête. Néanmoins, notre chapelle a résisté aux tempêtes de l'hiver et, actuellement, elle est presque terminée. On procède à la pose de l'autel et du dallage. Ensuite, il faudra placer à l'intérieur la statue de la « Vierge prudente », patronne des alpinistes, et la statue extérieure, un monolithe de 4 m 25 qui ornera la face sud du campanile ».

A ce moment-là, en juillet-août 1939, une querelle pittoresque jaillit entre l'évêque et l'architecte. L'architecte veut placer la sacristie à droite et la chambre du desservant à gauche et l'évêque veut le contraire. Après quelques échanges assez vifs, l'évêque obtient gain de cause. Ensuite, l'architecte et l'entrepreneur refusent de couvrir la chapelle en lauzes pour des raisons d'étanchéité non assurée. Mgr Grumel se fâche : « Je prends sur moi la responsabilité de l'étanchéité. Il faut que ce soit en son genre une œuvre d'art remarquable et admirée ». Et puis encore, contre l'avis de l'architecte, Mgr Grumel impose son choix d'Edgar Delvaux comme sculpteur des deux statues : « C’est moi qui veux du fini à l'intérieur. Je dois tenir compte de mon entourage et de mes diocésains ».

Après ces escarmouches, le vieil évêque de 76 ans est toujours aussi vigoureux et affirme : « Bientôt, on la verra : son corps trapu sous les lauzes ou pierres plates qui remplacent ici les tuiles et les ardoises, surmonté de son campanile robuste et harmonieux, jetant aux passagers de la montagne le double appel de sa croix sur les cimes et de sa Vierge sur la façade. Et l'on priera, sous la voûte surbaissée, dans la chapelle recueillie, au pied de la madone très prudente érigée sur l'autel. Et, peut-être, en ce haut-lieu, naîtra un vrai pèlerinage. Non pas le sanctuaire qui attire les grandes foules, mais celui qui, constamment, pendant toute la belle saison, accueille les prières des passants, des passants qui viennent de loin, de dix ou quinze nations différentes, et dont les invocations monteront, chaque jour, unies, vers la Toute Prudence, afin que la Paix règne entre les peuples. On n'a pas tort d'engager de gros frais pour doter la montagne de chalets, de refuges, d'hôtels, de routes, de funiculaires ou de téléphériques. N'est-il pas nécessaire, aussi, je dirai encore plus, d'y allumer le phare de la prière ? Toutes nos compagnies maritimes aménagent des chapelles à bord des paquebots. Ne faut-il pas en élever aussi sur les chemins des Alpes ? ».

Une œuvre réussie

chapelle5Et voici que le sculpteur Edgar Delvaux achève son beau travail à la satisfaction de Mgr Grumel. Les deux statues ont été réalisées comme le maître d'œuvre le désirait. La statue de l'intérieur exprime la prière, avec ses mains jointes ; comme pour les moniales, son manteau l'enveloppe et la protège dans son recueillement et son écoute du Seigneur ; et, en même temps, le regard de Marie est fixé sur ceux qu'elle accueille, sur la réalité de leur vie. La prière et l'attention à la vie des gens sont les éléments essentiels de la prudence chrétienne. La statue de l'extérieur, de par le geste de ses mains, doigts repliés, adresse à tous ceux qui passent le col cette phrase très sécurisante : « Allez, je veille sur vous, je vous protège !». Ainsi, la Vierge nous invite à être prudents, avec la protection du Seigneur, mais aussi en répondant à ses appels, même déroutants : la prudence n'est pas inaction, mais conduite éclairée de notre vie.

Mgr Grumel veut faire partager sa joie à tous : le 5 août 1939, vers neuf heures, il fait sonner à toute volée les cloches de Saint-Jean-de-Maurienne pour annoncer le passage dans la ville des deux statues de la Vierge de l'Iseran, et il proclame officiellement que la bénédiction de la chapelle aura lieu le dimanche 20 août 1939.

Désormais, le passant peut contempler l'œuvre de l'évêque des montagnes. Cette petite chapelle de l'Iseran est un sanctuaire, vraiment issu du sol de Maurienne : les pierres ont été trouvées sur place, au col, et les lauzes, ainsi que le bois de la charpente, dans la vallée. Elle s'accorde merveilleusement avec les lignes du paysage et la rudesse des rochers au milieu desquels elle s'intègre parfaitement.

La pierre de l'autel a été tirée de Lenta et la confection de l'autel, comme le voulait Mgr Grumel, a été payée avec le don généreux de Pie XI, ancien alpiniste, qui n'avait pas oublié son passage à l'Iseran, à pied et sac au dos, et la nuit au presbytère de Lanslevillard, chez le bon curé qui lui demanda son celebret avant de lui permettre de dire la messe.

chapelle6L'édifice est prêt, et c'est le 20 août 1939 que Mgr Grumel bénit la chapelle de l'Iseran et consacre son autel. La foule est nombreuse, recueillie et très priante. L'évêque est assisté de son vicaire général, le père Duc, et de son vice-chancelier, le père Donze, qui célèbrent les deux premières messes dans la chapelle. Et c'est la chorale de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne qui anime les chants des messes. Mgr Grumel, inquiet comme tout le monde de la situation internationale (la guerre devait éclater deux semaines plus tard), dans son homélie a tenu à apporter à la nation italienne, dont la frontière est si proche de l'Iseran, un salut de paix en ces termes : « Nous saluons ces voisins bien-aimés qui ne veulent voir en nous que des ennemis, alors que nous ne sommes que des frères ». Après avoir réuni ses invités au chalet-hôtel pour le repas de midi, Mgr Grumel, en compagnie du général Bordeaux, frère de l'académicien Henry, inaugura une plaque commémorative scellée à l'extérieur de la chapelle et dédiée au général Borson (1825-1917) appelé « Père de l’Iseran » en raison de son attachement à cette montagne et de son étude renommée de ce haut-lieu. De ce jour, le sanctuaire de l'Iseran est entré dans l'histoire, « vraie table d'orientation et phare lumineux » au sommet du col routier le plus haut d'Europe.

Et, finalement, la générosité de tous a permis de couvrir totalement les dépenses de la construction de la chapelle de l'Iseran. Mgr Grumel sut remercier tous ceux qui avaient fait équipe avec lui : architecte, entrepreneur, sculpteur, ouvriers, donateurs, journalistes, banquiers et bien d'autres, parmi lesquels son vicaire général, le chanoine Frédéric Duc, qui deviendra son coadjuteur et son successeur après sa mort en 1946, et qui dira un jour, non sans malice : « Ce qui n'est pas facile, c'est ce qui intéresse Mgr Grumel ».

Nous voilà arrivés au terme de cette passionnante histoire de Notre-Dame-de-Toute-Prudence de l'Iseran. Elle n'a pas fini de nous étonner, car elle est une histoire de foi, d'amour entre Auguste Grumel, évêque obstiné et déterminé, envers et contre tout, pour sa vallée et ses montagnes de Maurienne. Et c'est parce qu'il aimait profondément et totalement son peuple qu'il avait pris ce risque énorme, à la fin de sa vie, de bâtir, pour lui, cette chapelle qui enchantera encore les générations futures. Et puis, rendons grâce pour l'acte de foi d'Auguste Grumel envers Marie, mère du Christ, Vierge très prudente. C'est cette foi qui lui a sans doute permis de mettre en œuvre toutes les virtualités, les potentialités de son tempérament très vigoureux et audacieux, de pouvoir franchir les nombreux obstacles dressés sur la route qui mène au col de l'Iseran et de sortir du cœur des gens avec lesquels il travaillait la peur, le défaitisme et le découragement.

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