Notre histoire
1855 - Le 6 août 1855, création de la Société Savoisiennne d'Histoire et d'Archéologie dans la salle de dessin linéaire du collège de Chambéry (aujourd'hui Lycée Vaugelas) à l'initiative de Joseph Dessaix, publisciste et homme de lettres, de François Rabut, professeur d'histoire, et de Claude Saillet, professeur de littérature, tous deux enseignants au collège.
La première réunion n'a lieu cependant que le 5 décembre. Entretemps, le susceptible et actif Dessaix s'est effacé, attiré par d'autres combats et d'autres initiatives.
La Société reçoit tout de suite le soutien de la Société d'Histoire de la Suisse Romande, de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève, de l'Académie de Dijon, de l'Académie Delphinale de Grenoble, de l'Association Florimontane d'Annecy et de la Société d'Histoire Naturelle de Savoie (rien alors de l'Académie de Savoie). Elle reçoit une lettre favorable du ministre français de l'Instruction publique Fortoul.
Joseph Dessaix, qui s'est déjà fait connaître par son activité éditoriale et politique (ce qui lui vaut une condamnation et un exil) quitte bientôt la Société pour de nouveaux combats et de nouvelles créations.
1856 - La Société perd une partie de ses créateurs mais elle publie son premier volume de Mémoires et Documents. La seconde réunion se tient à Annecy et pendant quelques années, d'autres réunions se tiennent dans toutes les villes de l'ancien Duché de Savoie.
L'Annexion de 1860 ne semble pas trop ébranler la Société, bien au contraire. Elle profite de la faveur et de l'intérêt des nouvelles autorités mais les années 1868-1872 paraissent avoir été difficiles (fatigue, divisions politiques, incertitude ?).
La Société profite amplement des travaux des frères Rabut, des recherches du général Dufour en Piémont, du publisciste Hudry-Menos, de l'avocat Charles Guillermin et de Claudius Blanchard.
1878 - Après avoir été logée à l'Hôtel-de-Ville de Chambéry, puis à la maison Montfort rue Saint-Antoine, la Société s'installe au Palais de Justice au moment où Laurent Rabut prend la gestion du Musée départemental.
1881 - La société est déclarée d'"utilité publique" (décret du 8 octobre 1881).
A la fin du XIXe siècle, la Société est en pleine activité de découvertes, de recherches et de publications. Elle profite du zèle du docteur Jules Carret, du baron de Ponnat, de Marie Girod, du juge François Mugnier.
Dès le début du XXe siècle, la Société perd son étiquette de gauche pour une neutralité plus profitable qui lui permet d'accroître son recrutement dans la bourgeoisie, la noblesse et le clergé. De nouveaux soutiens apparaissent avec le professeur Michel, le conservateur des Eaux & Forêts Jules Cochon, le publisciste Metzger.
1911 - La Société profite du Congrès préhistorique pour sauver le bâtiment de l'ancien monastère des Cordeliers (devenu ensuite siège de l'archevéché, confisqué en 1906 puis donné à la Ville qui avait songé à le démolir) pour y installer un Musée "savoisien" dont elle va assurer de près puis de loin l'enrichissement, le classement et la gestion des collections.
1922 - Pour la première fois, un volume des Mémoires et Documents contient moins de 200 page (le tome 60 ne compte en effet que 77 pages et le tome 61 ne comte encore que 170 pages). On retrouve ces étiages en 1930 (tome 67 avec 90 pages) et en 1931 (tome 68 avec 100 pages) et surtout dès 1935 quand les petits volumes de 80-140 pages deviennent systématiques. Néanmoins le zèle de l'équipe dirigeante se maintient ave l'archiviste Gabriel Pérouse, l'avocat François Vermale, les abbés Loridon et Secret, le libraire Dardel et le graveur André Jacques.
1929 - La Société s'établit au Musée savoisien où elle est reconnue à part entière comme conservateur technique de l'établissement. L'équipe se renforce avec le marquis de Bissy et l'instituteur Pascal.
1946 - La Société sort exsangue de la guerre : son président compromis dans la collaboration est condamné, la caisse est vide, les adhérents de moins en moins nombreux (une centaine comme un siècle auparavant). Le conservateur Mars Vallett lui a enlevé la responsabilité du Musée savoisien. En dix ans, elle ne publie que six volumes de Mémoires et Documents, tous de moins de 140 pages. Elle perd une partie de sa bibliothèque stockée durant la guerre dans les greniers de l'école Waldeck-Rousseau ; les chanoines Naz et Secret, le général Lestien, le bibliothècaire Ménabréa, l'instituteur Perroud, l'archiviste Palmieri sauvent et maintiennent l'activité de la Société.
Dès 1965, la Société quitte le musée où elle laisse sa bibliothèque, pour tenir ses réunions dans la salle de l'Académie de Savoie au château de Chambéry. Cependant, une renaissance s'amorce avec l'archiviste André Perret, le bibliothécaire Ménabréa et Jacques Lovie qui crée L'Histoire en Savoie et relance la collection des Mémoires et Documents. De ce fait, l'édition devient la grande affaire de la S.S.H.A. sous l'impulsion infatigable du Père Lucien Chavoutier qui lui assure un rayonnement intellectuel et commercial considérable. Jacques Lovie rend l'adhésion libre (139 adhérents en 1963, près de 200 la décennie suivante) et lie efficacement la Société au Centre d'Enseignement Supérieur de Chambéry, future Université de Savoie.
Durant les dernières décennies, la Société voit apparaître une nouvelle génération de chercheurs et de membres actifs (André Palluel-Guillard, Christian Sorrel, Michèle Mestrallet, Maurice et Noëlle Messiez, Jeannine Périllat).
1980-85 - La S.S.H.A. compte environ 700 membres. Pendant une dizaine d'années, elle revient tenir ses conférences au Musée savoisien avant de les donner à la Maison de la Culture puis à celle des Associations. Le Conseil Général de la Savoie lui permet de tenir son secrétariat aux nouvelles Archives départementales, quai de la Rize.
Depuis 1985, la Société se bat pour concilier le sérieux et l'aide à la recherche, de la défense du patrimoine historique, la diffusion de ses publications, la rentabilité de ses opérations. Elle compte environ 800 membres, ce qui la rend une des plus importantes associations d'histoire du Sud-Est de la France. Une dizaine de "permanents actifs" lui assure une intendance vigilante et compétente.