Rochemelon (3538 m) : une montagne d'histoire entre pèlerinage et alpinisme
par Francis Tracq
Article paru en décembre 1998 dans L’Histoire en Savoie magazine (supplément)
Longtemps considérée comme le sommet le plus élevé des Alpes, la pointe de Rochemelon domine la ville de Suse et le col du Mont-Cenis. Les Savoyards, et surtout les hauts-Mauriennais, s'y rendent en pèlerinage depuis des siècles au départ de Bessans et de la vallée de Ribon. Bien avant la grande statue de la Madone érigée voici cent ans, en 1899, un triptyque de bronze y rap pelait la première ascension de toute l'histoire alpine, le 1er septembre 1358.
La première (?) ascension en 1358
La tradition, d'après la Chronique du monastère de la Novalaise, évoque même une ascension encore plus ancienne. Un roi, Romulus, aurait accumulé au sommet de grandes richesses à l'occasion de plusieurs séjours et donné son nom à la montagne. Cherchant à s'en emparer, sans doute au Xème siècle, le comte Clément arrive près de la cime, mais se voit repousser par des nuages et des chutes de pierres. Le comte Arduin se contente d'envoyer vers le sommet un groupe en procession, précédé par une croix, au chant des cantiques. L'eau bénite prévue pour chasser les démons se révèle inefficace, si bien que cette colonne doit redescendre très vite.
Plus prosaïquement, le récit de la première ascension rapporte qu'un Rotario d’Asti se trouvant avec des croisés en Terre Sainte, devint prisonnier des musulmans. Au cours de son séjour en prison, il fit le vœu que, s'il recouvrait la liberté, il ferait construire en l'honneur de la sainte Vierge une chapelle sur le plus haut sommet des Alpes. Revenu en Piémont, il s'installa à Mompantero près de Suse et il gravit la pente jusqu'à un bloc rocheux, où il se reposa. L'endroit s'appelle encore aujourd'hui La Riposa. Le soir, il édifia un petit muret sous un rocher et passa la nuit sur ce replat, la Casa d'Asti à 2834 mètres d'altitude. Le lendemain, le 1erseptembre 1358, il atteignit le sommet. Comment peut-on connaître cette date précise, alors que le récit de cette « première » résulte seulement de la tradition ? Elle figure en caractères gothiques à la base d'un triptyque:
« HIC ME APORTAVIT BONIFACIUS ROTARIUS CIVIS ASTENSIS IN HONORE DOMINI NOSTRI JESUS CHRISTI ET BEATE MARIE VIRGINIS. ANO DNI MCCCLVIII die primo septembri » [Ici m'apporta Boniface Rotarius citoyen d'Asti en l'honneur de notre Seigneur Jésus Christ et de la bienheureuse Vierge Marie. Année du Seigneur 1358 le 1er septembre].
Ce triptyque en bronze doré, de cinquante et un centimètres de hauteur sur cinquante-huit centimètres de largeur, est conservé actuellement dans la cathédrale de Suse. Pesant sept kilogrammes, il se compose de deux panneaux latéraux tenus par des charnières recouvrant entièrement la partie centrale qui représente Marie, assise sur un coffre gothique, avec une couronne de princesse, tenant sur son genou gauche Jésus. Le Christ, de la main droite, joue avec les cheveux de sa mère et tient dans la main gauche le monde, symbolisé par un petit globe orné d'une croix. Sur le panneau de droite, saint Georges, en armure, transperce de sa lance la gueule d'un dragon représentant le démon. Le panneau de gauche représente un chevalier, tête nue, les mains jointes, une épée au côté droit. Devant lui, planté dans le sol, se trouve un bouclier aux armoiries effacées. Derrière lui, debout, un saint barbu, à la longue chevelure, pieds nus, pose ses deux mains sur les épaules du chevalier. L'identification de ce saint reste incertaine. Plus que saint Joseph, on peut voir saint Jacques le Majeur, avec son long manteau, célèbre pour ses victoires sur les Maures, ou saint Jean-Baptiste, patron des chevaliers de Jérusalem (ordre de Malte). Devant la tête de ce saint personnage se trouve une couronne, de marquis semble-t-il, surmontant un cimier - casque - orné de la croix de Malte.
La famille Rotario est citée dans plusieurs actes répertoriés à Suse, notamment lors de l'attribution des revenus d'une église dans la région de Castagneto par le prieur de l'abbaye de la Novalaise en 1377, ainsi que par le testament de Boniface Rotario le 5 août 1387. Les Rotario auraient été contraints de quitter Asti au cours des luttes entre Guelfes - parti du Pape - et Gibelins - partisans de l'Empereur - pour se retirer à Suse où cette famille posséda un château. La conquête de Rochemelon pourrait affirmer la prise de possession de nouvelles propriétés. Que penser de l'incarcération de Rotario par les musulmans lors d'une croisade ? La dernière expédition se termine par un échec en 1272. En 1358, plus de quatre-vingts ans plus tard, il ne pouvait accomplir son vœu. On peut supposer qu'il est fait prisonnier à Rhodes lors des combats entre Turcs et hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, devenus ensuite ordre de Malte. Tributaire des conditions climatiques, tout « alpiniste » sait qu'il ne peut connaître d'avance le jour exact d'une ascension. Il est probable que Rotario fasse exécuter dès son exploit le triptyque et le porte ensuite, ou le fasse monter au sommet, peut-être en remplacement d'une petite image de la Vierge qu'il aurait pu y apporter. Les spécialistes piémontais attribuent à ce triptyque un style franco-flamand. N'oublions pas qu'en 1349, quelques années seulement avant cette ascension, la partie amont de la vallée, jusqu'à Gravere, aux portes de Suse, devint française lors de l'attribution du Dauphiné à la couronne de France.
Cet exploit alpin est encore peu connu. En 1992, un comité a célébré le cinq centième anniversaire de «la naissance de l’alpinisme », l'ascension du Mont-Aiguille, en Dauphiné, le 26 juin 1492, par Antoine de Ville, officier de Charles V II, « première expédition alpine » et « première de toutes les "premières" ascensions mondiales connues ». Accordons comme excuse à toutes les hautes personnalités composant ce comité le fa que le Dauphiné appartenait à la France depuis 1349, alors qu'en 1358 Rochemelon était en Savoie. Elles ignoraient qu'en 1446 la visite pastorale de Bessans cite la chapelle de Notre-Dame au sommet de la montagne, à 2 970 mètres d'altitude, près d'un demi-siècle avant l'ascension du Mont-Aiguille haut « seulement » de 2 097 mètres.
Les pèlerins
Après Rotario d’Asti en 1359, d'autres montagnards suivent ses traces. Le Français Nicolas Audebert en 1578, observent des mille détails de son voyage, note en passant le Mont-Cenis : « Tous ceux de là autour y vont […] et ceux qui en sont de retour s'en vantent comme ayant fait un grand voyage et remarquable, mesme [sic] les vieilles gens qui comptent combien de fois ils y ont esté [sic], faisant la gloire de la quantité de tels voyages, qui véritablement ont quelques raisons, étant chose si haulte [sic] qu'il faut près de deux jours pour monter à pied ». Le 5 août 1659, le duc Charles Emmanuel II réalise avec toute sa cour l'ascension de Rochemelon, encore considérée comme le plus haut sommet alpin. Bien entendu, princes et courtisans ne vont pas monter boissons et vivres sur leurs épaules; c'est pourquoi, de toute la région, et même jusqu'à Termignon, les autorités réquisitionnent les mulets. Le retentissement est considérable dans tout le Piémont, et une plaque de marbre, encore remarquée par l'alpiniste britannique W. A B. Coolidge en 1883 et 1889, commémore l'exploit par le texte suivant: « 1659 LI 5 AGOSTO. CARLO EMANUELE II DUCA DI SAVOIA, RE DI CIPRO, SEGUITO DALLA SUA CORTE NEL FIORE DEGLI ANNI, ESSENDO IL SOLE IN LEONE, FERVIDO DI DIVOZIONE, ASCENDE FRA I GHIACCI DI QUESTA ROCCA, PER ADORARE DAL PIU A LTO DEI SUOI STATI LA VERGINE SUA PROTETTRICE ACCIO CHE PER SUA INT ERCESSIONE, DA LEI CHE IL MONTE OREB, POSSA GIUNGER AL MONTE DI CRISTO » [1659 le 5 août, Charles-Emmanuel II, duc de Savoie, roi de Chypre, suivi de sa cour dans la fleur de l’âge, le soleil étant dans le signe zodiacal du lion, en signe de dévotion, monte parmi les glaciers de ce rocher pour adorer, du plus haut point de ses États, la Vierge protectrice pour que, par son intercession, il puisse atteindre Je trône du Christ].
Quelques années plus tard, le 3 août 1673, Giacomo Gagnon, originaire de Novalaise, au pied de Rochemelon, décide d'apporter à la famille de Charles-Emmanuel II, alors en résidence à Rivoli, le triptyque « pour satisfaire leur dévotion ». Est-il poussé par le désir de plaire à son duc, de recevoir une gratification? On peut aussi penser au souci de mettre en sécurité cette œuvre alors qu'une petite crue glaciaire menace de la faire disparaître. D'abord déposé à la chapelle des Capucins, le triptyque reviendra à Suse, dans l'église San-Paolo, puis celle de San-Just, devenue cathédrale en 1772. D'autres membres de la Maison de Savoie feront l'ascension. Le 27 juillet 1838, on note au sommet le duc Victor-Emmanuel (le futur roi), son frère Ferdinand, duc de Gênes, et leur cousin Eugène-Emmanuel de Savoie-Carignan. En 1859, le brouillard arrête la cordée d'Humbert de Savoie et du duc d’Asti. Plus tard, la reine Marguerite et, en 1928, le prince héritier Humbert de Piémont viendront à leur tour, dans la petite chapelle, prier la Vierge de Rochemelon, à qui le duc Amédée de Savoie consacra ses propriétés rurales en 1419.
Le savant Horace Benedict de Saussure, après ses observations au sommet du Mont-Blanc en août 1787, admire Rochemelon le 28 septembre 1787 depuis la pointe voisine de Roche Michel (3413 mètres d'altitude) et relate ses impressions: «Il y a eu pendant longtemps sur cette cime une petite chapelle avec une image de Notre-Dame qui était en grande vénération dans le pays, et où un grand nombre de gens alloient [sic] au mois d'août, en procession, de Suse et des environs, mais le sentier qui conduit à cette chapelle est si étroit et si scabreux qu'il n'y avait presque pas d'années qu'il n'y périt du monde: la fatigue et la rareté de l'air saisissaient ceux qui avaient plutôt consulté [i. e. estimé - NDA] leur dévotion [plus] que leurs forces: ils tombaient en défaillance, et de là dans le précipice, or ce précipice, vu du haut de Roche-Michel, paraît vraiment d'une profondeur effrayante. L'abbé recteur du Mont-Cenis nous faisait cependant rire, en nous assurant sérieusement que ceux qui tombaient-là étaient tellement brisés que l'oreille était la plus grande pièce de leur corps qui demeurait dans son entier. Mais il y a quelques années que pour prévenir les accidents causés par ce dangereux pèlerinage, on a fait transférer à Suse l'image vénérée qui en était l’objet ».
En septembre 1820, Louis Francesetti comte de Mezzenile décide de faire l'ascension de Rochemelon. La petite cordée comprend sept personnes, le comte, quatre bergers munis de bâtons ferrés longs de plus de cinq pieds, un guide et une demoiselle de quarante ans voulant aller elle aussi au sommet « par dévotion et pour y adorer une petite statue de bronze de la Vierge qu'on y conserve dans une très petite chapelle de bois ». Au retour le soir, à minuit, après des heures de marche dans les éboulis, «la pauvre fille qui, par dévotion, avait voulu faire ce voyage sans bas et sans souliers, avait les pieds dans un état à faire pitié, et tous en sang. On y dit la messe tous les ans, le cinq du mois d'août à la pointe du jour, lorsque cependant le temps le permet, ce qui n'arrive pas toujours. Cette messe est entendue ordinairement par quelques centaines de personnes, qui s'y rendent de toutes parts, et qui passent la nuit précédente à la Casa d'Asti où l'on fait du feu et l'on y vend du vin, de l'eau de vie et des comestibles. Les Savoyards s'y rendent par les glaciers, et c'est de la part de tous une expédition qui n'est pas exempte de danger, car il arrive assez et trop souvent des malheurs ». À cette description de 1820 répond celle de l'alpiniste Luigi Vaccarone en 1880: « Tous les ans on dit la messe le 5 août. Quand le temps le permet, ce qui n'arrive pas toujours, plus de cent pèlerins, dont des femmes et des enfants, s'y rendent non sans péril, de toutes les vallées d’alentour ». Actuellement, pour l'ethnologue français Daniel Pelligra, « les pèlerins français de Rochemelon répondent à des motivations très variables. Les plus pieux suivent ou rejoignent leur curé, participant ainsi à l'un des moments de la vie paroissiale ; mais tout aussi représentatifs sont les gens de la vallée qui ne voient dans la course que son aspect sportif et social, une occasion privilégiée de se rencontrer. Une troisième catégorie concerne les touristes, qui montent souvent parce qu'ils en ont entendu parler, sans qu'on leur ait décrit vraiment l'origine et l'enjeu du rendez-vous [...]. Les motivations italiennes sont essentiellement religieuses: accomplissement d'un vœu ou visite à la Vierge dont on ressent en permanence la présence bienfaitrice dans la vallée ».
L'ascension
Plusieurs des «marrons» - les guides - accompagnant Nicolas Audebert en 1578 sont montés à Rochemelon ; ils lui racontent leurs souvenirs : «Il faut près de deux jours pour monter à pied, portant avec soi du vinaigre, car le grand changement d'air qui est causé par la hauteur du mont est occasion de grands défaillances et évanouissements, ainsi que m'ont conté ceux qui y ont été [...] même que en tout temps il y neige et glace, qui est cause que par le froid continuel il y a grande quantité de cristal, m'ont conté ceux qui y ont été». Dix ans plus tard, c'est à un autre Français, le marquis de Villamont, que l'on doit le récit de la première ascension avec guide de toute l'histoire alpine. En route pour Rome, le marquis est bloqué à Novalaise, car la peste sévit en Maurienne, et il lui faut une autorisation spéciale demandée à Turin. Ce seigneur breton de la cour du roi Henri II vient de quitter Paris en juin 1588 pour un voyage remarquable pour l'époque comprenant les étapes de Lyon, Turin, Bologne, Florence, Rome, Naples, la Palestine et l'Égypte, avant de revenir par le Nord de l'Italie en septembre 1591 : « Plusieurs des habitants me conseillèrent d'aller à Notre-Dame-de-Rochemelon, qui est une petite chapelle sur le haut d'une montagne portant le même nom ». Il décide d'y aller « pour contenter [son] esprit de choses qui [lui] étaient si rares et nouvelles [...] menant deux marrons pour [le] conduire et soulager, auxquels [il] fit porter des vivres pour deux jours [...]. La montagne durait bien quatre lieues de haut ». La lieue de France correspondant à quatre kilomètres, on obtiendrait un sommet haut de 16 000 mètres, près du double de l'Everest !
Après avoir passé la nuit dans un chalet - « une maisonnette où l'on faisait des fromages » -, les trois hommes repartent «au point du jour » pour attaquer «la rude montée de ladite montagne, [qu'ils trouvèrent] beaucoup plus difficile qu'au commencement ». Pour inciter le voyageur à continuer, un garçon du chalet qui semble se joindre au groupe lui indique « qu’un quart de lieue plus haut [il lui] montrerait les lieux où il prenait les perdrix ». Plus haut, «il fallut attacher aux pieds et aux mains des graffes [des crampons - NDA] de fer pour monter au mont, et aussi de peur de glisser au bas des précipices qui nous menaçaient d'une horrible mort [...]. Ce fut alors que le support [comprendre secours - NDA] des marrons m'a servi beaucoup [...]. Les marrons accoutumés à ce travail me firent boire un peu de vin pour me donner courage et continuer le chemin ». Sous le sommet, «il faut alors monter comme par une échelle, grimpant à mont avec des graffes de fer que l'on a attaché aux mains et aux pieds [...]. Étant donc parvenu jusques [sic] au sommet, j'entray [sic] en ladite chapelle pour y faire ma prière ». Le marquis regarde les montagnes de Savoie et du Dauphiné, couvertes de neige, « puis venant à jeter les yeux sur les terres du pays de Piémont et de Lombardie, subitement, [il] oubliait les travaux passés, et [se] sentit comblé en l'âme d'une joie incroyable ».
Ce récit d'une ascension en août 1588 est précieux à plus d'un titre. Il décrit la vie dans les chalets et révèle l'existence de guides professionnels (les « marrons » accoutumés à ce travail). La joie et la satisfaction d'admirer le paysage sont des sentiments exprimés pour la première fois dans toute la littérature alpine. Le fait de s'attacher des crampons aux pieds et aux mains ne doit pas faire sourire. En 1820, l'alpiniste Louis Francesetti, pourtant familier des glaciers, avoue qu'avant d'arriver au sommet depuis la vallée de Lanzo «il fa s'aider des pieds et des mains pour gravir cette arête de rochers ». Les voyageurs évaluent, tant bien que mal, l'altitude du sommet. La « palme » doit être attribuée au britannique Thomas Coryate qui, en 1608, l'estime à près de vingt-trois kilomètres !: « l’ai remarqué une montagne excessivement haute, beaucoup plus élevée que toutes les autres que j'avais aperçues avant, et qui s'appelle Roch Melow [sic]. Quelques personnes m'ont fa savoir qu'elle avait une élévation de quatorze miles anglais ».
Un poète et les géographes citent Rochemelon
Jacques Peletier (1517- 1582), né au Mans, ami de Joachim du Bellay, docteur en médecine, mathématicien, astronome, visite la Savoie en 1571 et 1572. Il compose un très long poème de plus de deux mille vers, La Savoie, dédié à Marguerite de France, fille de François 1er, épouse du duc Emmanuel-Philibert. Jacques Peletier a circulé dans toute la Savoie, séjourné à Bonneval et à Bessans. Trois vers de son œuvre laissent supposer qu'il est allé à Rochemelon : « ... Sont les Monts, ce dit on/ du Galibier et de Rochemelon. / Tous les surpassent encore le Montvise ». Comment ne pas songer à la pointe du Mont-Viso, seul sommet dépassant parfois de la mer de nuages lorsque l'on arrive à Rochemelon ?
Les grands cartographes des XVème et XVIème siècles, notamment Giacomo Gastaldi et Gérard Mercator, ignorent superbement Rochemelon, pourtant abondamment citée dans les récits de voyages. Il faut attendre la publication de la carte Stato del Piemonte [État du Piémont] en 1597 par Gio Antonio Magini pour trouver la mention de Rogia mellon juste sous la Madd. della Neve [la Madone des Neiges?] dans les montagnes au Nord de Suse. Peut-on se fier absolument à cette carte? Certainement pas, car l'on trouve aussi un « Moncenis » proche de Villar (Lanslevillard) et « Novalesa » tout au bout de la vallée de I'A près d'un « M. Cenis grande ». Quelques années plus tard, en 1630, La Carte générale de la Savoye, du Piémont duché de Montferrat et marquisat de Salusses de Melchior Tavernier cite « Roche melon » avec la graphie française actuelle. Vers la même date, la carte de Jocodus Hondius lui attribue même un autre qualificatif, «Roche Melon, montagne très haulte [sic]». Jean-Dominique Cassini, en 17 12, trouva dans Imago pro vinciae pedemontanae avec Roccamelon une orthographe intermédiaire entre italien et français.
La chapelle
Le Français Nicolas Audebert décrit, en août 1578, la chapelle et le pèlerinage: « Roche Rommelon [sic], sur le sommet duquel il y a une chapelle où l'on ne peut y aller, pour la grande froidure qui est en tout temps, que vers la mi-août, auquel temps tous ceux de là autour y vont et principalement le jour de l'Assomption, auquel l'on va tous les ans chanter une messe de fondation en la susdite chapelle ». Aucun récit de cette époque ne décrit cette chapelle, citée pour la première fois en 1549. Il faut attendre l'année 1820 pour apprendre l'existence successive de deux chapelles, d'abord une grotte dans le rocher, puis une petite construction en planches. Cette « très petite et très frêle chapelle en bois a exactement la forme d'une grande guérite [...]. Elle penche sur son devant où elle est tout à fait hors d'aplomb, et elle a environ quatre à cinq pieds de largeur sur autant de profondeur. Un large rayon, aussi en bois, placé contre le fond à hauteur convenable, sert de table pour y dire la messe. Ce rayon a au milieu un trou carré, garni en dessous d'une croix en fer, sur laquelle l'on pose la pierre sacrée, qui est précisément de la largeur de ce trou. Cette pierre est portée de Suse, et y est rapportée tous les ans ; mais j'ai trouvé une petite statue de la Vierge en bronze, d'à peu près un pied de haut, au bas de laquelle sont gravés ces mots:
Georges Bour 1657 [...]. Vers la droite, et au-dessus de cette espèce d'autel, j'ai remarqué un ou deux petits cœurs d'argent, de la largeur de l'ongle du pouce, qui étaient attachés aux planches du fond, et vers la gauche, pareillement attaché aux planches du fond, un crucifix en bois, garni de nacre, d'environ un pied de haut, avec tous les instruments de la passion de NSJC [Notre Seigneur Jésus-Christ - NDLRI. On voit aussi partout, tracés sur les planches, avec la pointe d'un couteau, les initiales des noms de ceux d'entre les pèlerins et les voyageurs qui ont cru devoir laisser ce monument de leur présence en ce lieu à ceux qui les y suivront, et qui probablement n'en devineront pas le reste [lire le sens - NDAI [...]. L'ouverture, je ne dis pas la porte, de cette chapelle, est tournée au Sud-Est et se présente en face de l'étroit couloir par lequel on arrive au sommet du Rochemelon ».
L'alpiniste Louis Francesseti, observateur précis, décrit avec minutie l'intérieur de la chapelle et les inscriptions des pèlerins dont la « tradition » perdurera bien après 1945, chacun inscrivant son nom et la date au crayon sur la paroi de bois derrière les ex-voto: «il y avait autrefois une autre chapelle sur le sommet de la montagne: elle était à peu près de la même dimension, avec la seule différence que celle-ci était creusée dans le roc. J'ai entendu dire par quelqu'un que c'était un ancien petit temple dédié à Jupiter tonnant, qui avait été ensuite converti en une chapelle de la Vierge. Mais le glacier l'ayant couverte depuis quelque temps, et étant par conséquent impossible d'y entrer, on a construit, deux ou trois toises plus bas, et du côté exposé au Sud, la chapelle actuelle en planches de bois blanc. Ce serait une preuve irrécusable de l'augmentation progressive des glaciers. Il m'est cependant arrivé cette année ce qui n'était plus arrivé à personne depuis bien longtemps ; la chaleur extraordinaire de cet été ayant fait reculer un peu le glacier, j'ai pu entrer dans cette ancienne chapelle, et son ouverture n'étant plus obstruée par la glace, j'ai pu y puiser de l'eau, quoique le glacier la couvrit encore partout ailleurs ». Deux ans plus tard en 1822, le même alpiniste remarque avec surprise: « La petite grotte creusée dans le rocher du côté du Sud, qui servait anciennement de chapelle et que l'on n'avait plus revue depuis longtemps par ce que le glacier s'en était emparé, était aussi entièrement découverte, encore plus qu'en septembre 1820 ». La nouvelle chapelle en bois, édifiée en 1895, est détruite par un incendie en 1913. Sa reconstruction est différée par la guerre ; le nouveau sanctuaire, en pierres cette fois est béni le 12 août 1923. Des travaux réalisés à l'intérieur à cette époque masquent la petite grotte au fond. L'édifice est restauré en 1979.
Les statues de la Vierge
Les alpinistes connaissent tous les statues de la Vierge hissées sur divers sommets au XXème siècle tels que le Grépon et les Drus dans le massif du Mont-Blanc, la Meige dans l'Oisans ou la Ciamarella près du Grand Paradis. En 1820 déjà, une petite statue de la Vierge se trouvait au sommet de Rochemelon : «J'ai trouvé une petite statue de la Vierge en bronze, d'à peu près un pied de haut, au bas de laquelle sont gravés ces mots: George Bour 1657». Fin août 1895, le prévôt de la cathédrale de Suse, Antonio Tonda, décide, avec quelques amis montés au sommet avec lui, de lancer un projet ambitieux qui consiste à élever là-haut une grande statue de bronze en l'honneur de la Vierge. Appuyé par l'évêque de Suse, Mgr Edoardo Rosaz - issu d'une famille originaire de Termignon en haute-Maurienne -, il obtient le concours de Gio Battista Ghirardi, directeur du journal pour enfants Innocenza. Chaque lecteur se voit demander une piécette de deux sous [soit dix centimes]. L’appel est entendu, plus de cent trente mille enfants donnent leur obole, le pape Léon XIII envoie ses encouragements, sa bénédiction et une offrande. Le sculpteur turinois Giovanni Stuardi réalise la statue haute de trois mètres, pesant six cent cinquante kilogrammes, démontable en huit morceaux. Pour la maintenir, il prévoit une armature de fer pesant huit cents kilogrammes, divisée en vingt-quatre morceaux. Exposée à Turin lors d'un Congrès marial le 6 octobre 1898, puis en l'église du Sacré-Cœur de la capitale piémontaise le 3 juin 1899, la statue rejoint Suse. Le 15 juin, devant une foule de fidèles elle est bénie sur la grande place d'armes. L'armée avec ses alpini, monte à dos de mulets tous les matériaux à la Casa d'Asti du 26 au 28 juin. Des montagnards, tous bénévoles, édifient au sommet le socle de la statue, une pyramide en pierre haute de trois mètres. Il reste à transporter l'armature et la statue jusqu'au sommet, tâche difficile et dangereuse réalisée par soixante soldats, tous volontaires, et quelques hommes de la paroisse de Mompantero près de Suse. Répartis en huit cordées, ils vont hisser sur leurs épaules les diverses pièces le 28 juillet. Malgré leur lourd chargement, ces solides montagnards se retrouvent tous au sommet à dix heures du matin ! Le 5 août, des échafaudages entourent encore la statue, définitivement installée le 12. Le 27 août, des feux de Bengale et des feux de joie sont allumés devant des chalets et à la Casa d'Asti au cours d'une veillée de chants et de prières. Le 28 août, a lieu la bénédiction de la statue, sous laquelle sont déposées les listes des cent trente mille jeunes donateurs dans une pierre portant l'inscription « l bimbi d’talia a Maria [i. e. « Les enfants d'Italie à Marie »]. Plus de deux mille fidèles se pressent sur l'étroit sommet et certains attribuent à un miracle l'absence d'accident malgré cette affluence record.
Les savants au sommet
La pointe de Rochemelon a serv au début du XIX: siècle à une expérience scientifique internationale. Pour « compléter la mesure de l'arc du parallèle moyen compris entre la tour de Fiume - aujourd'hui Rijeka - sur l'Adriatique et celle de Cordouan, sur l'Océan près de Bordeaux », les gouvernements piémontais et autrichien nomment une commission mixte d'officiers. Dès la fin du mois d'août 1821, après avoir creusé un mètre et demi dans la glace avant de trouver le roc, « une pyramide quadrangulaire s'éleva au-dessus de ce sommet majestueux, et qu'on put aisément l'observer de Turin au moyen d'une lunette d'approche. Cette pyramide a deux mètres et demi de chaque côté à sa base sur huit mètres d'élévation. Elle est bâtie aussi solidement que cela a été possible en pierre et à chaux, et elle est surmontée par une poutre carrée qui est terminée par une petite pyramide en bois, couverte de fer blanc [...]. Le ciment a fait une forte prise, ce qui est dû peut-être à la précaution que l'on a prise d'employer toujours la chaux toute chaude [...]. Ce travail qui dura quinze jours était souvent interrompu par des orages épouvantables [...]. Plusieurs individus ne pouvant résister à l'impression de l'air, qui leur gerçait les mains et le visage, d'autres perdant leur sang par le nez, tandis que les plus peureux feignaient de souffrir plusieurs autres incommodités pour colorer leur poltronnerie et pouvoir battre en retraite ». Des signaux « à poudre à canon » sont donnés au sommet pendant trois jours début septembre 1821, de quoi troubler le calme de la montagne. Faire du bruit en montagne semble alors un passe-temps allant de pair avec des travaux scientifiques : « J’avais fini de faire mon observation barométrique et thermométrique. Ayant donc jeté un dernier regard sur le magnifique panorama que j’étais désolé de quitter, et ayant lâché en l'air, l'un après l'autre, les deux coups de mon fusil, dont l'explosion ne fit que la moitié de son effet ordinaire, je repris la route de Malciaussia », écrit Louis Francesetti en 1820. Cet alpiniste se livre aussi à une occupation plus silencieuse « après avoir bu avec [ses] compagnons de voyage une bouteille de vin blanc ».
Passer une nuit à 3500 mètres d'altitude voici près de deux siècles ne devait pas être chose fréquente. Pourtant, deux hommes vont réaliser cet exploit en 1822, malgré l'absence de tout refuge: « Dès les premiers jours de juin de l'année courante 1822, l'officier autrichien (M. de Hawlictizeck) et M. le major de Ramberg, couchèrent trois nuits consécutives sur le sommet du Rochemelon [...]. J'ai observé avec beaucoup de satisfaction que l'on a scellé sur le côté de la pyramide tourné au Sud, c'est-à-dire vers la vallée de Suse, la table de marbre blanc avec l'inscription constatant l'ascension qui a eu lieu en 1659 sur le Rochemelon de la part de Charles-Emmanuel II, duc de Savoie ».
Soldats et bétail
Pendant la Révolution, le sommet voit de bien curieuses cordées. Durant l'été 1793, le prix des denrées alimentaires s'envole en Maurienne occupée par les troupes françaises: « Des particuliers ont été obligés d'aller emplêter [sic] du riz à Suse, le porter sur le dos et passer par Roche Molon [sic] pour assister leurs fa Deux années plus tard, durant l'été l795, le commerce s'inverse: « Grandes quantité de chèvres et brebis furent aussi conduites en Piémont et passées par Roche Molon [sic]». Le fer à glace pour âne trouvé [par l'auteur - NDLR] sur la moraine vers 2600 mètres d'altitude en 1956 a-t-il été perdu à cette époque par une monture amenée au-devant de Bessanais lourdement chargés ? Parfois le passage des pacifiques paysans cède la place à des militaires. Au cours de l'été l795, « un détachement de troupes piémontaises passa par Roche Malon [sic] et vint surprendre le détachement de la République qui était au lieu-dit l'Arcellas. Ils ont bloqué la maison où était le corps de garde, les ont pris et conduits en Piémont avec le détachement », ainsi que leurs deux blessés. Un militaire de chaque camp trouve la mort dans cette échauffourée, le Français est enterré sur place, mais le Piémontais est descendu à Bessans pour être identifié. Les autorités pensent qu'il doit être originaire de Suse ou des environs pour avoir été désigné dans cette « opération de commando ».
Trois ans plus tard, le sentier, aménagé jusqu'à la chapelle de la Casa d'Asti en l798 facilite dorénavant le passage par Rochemelon lorsque le col du Mont-Cenis se trouve fermé pour diverses raisons. On construit cette année-là une petite chapelle ronde à la Casa d'Asti à plus de 2800 mètres d'altitude et l'année suivante le pape Pie VI accorde une indulgence plénière aux pèlerins venant assister à la messe. En 1806, sans doute par curiosité, le Bessanais Jacques Foudraz, aidé par Jean-Baptiste François Personnaz et le curé Charles Fodéré, se livrent à de savants calculs. Pour la « distance du pont de Bessans jusqu'à l'Arcelaz à Ribon et de là à Rochemelon », ils trouvent 4300 « trabucs» [un «trabuc» équivaut à 3,05 mètres!, indiquant que des chalets de l'Arcelle jusqu'à «Roche Melon sur le glacier confins du Piémont» ils n'ont pas mesuré sur le terrain «avec le trabuc en suivant le chemin dans tous ses détours», mais se sont contentés d' «opérations» sur la mappe.
Les Bessanais continuent de monter à Rochemelon. Un groupe de curés en soutane et en grand chapeau se rend au sommet en 1897 ou 1898, avec parmi eux le curé du village, l'abbé Joseph Ratel. Un photographe a monté son appareil et a immortalisé la scène devant la chapelle au toit métallique près d'un cairn dressé un peu en dessous des ruines de la pyramide de 1822. Après 1918, Rosalie N. monte au sommet neuf années de suite, en galoches et costume de tous les jours. Chacun sait qu'elle accomplit un vœu à la Vierge et remercie par cette « neuvaine » la protection d'un très proche parent qui survécut à la Grande Guerre. En 1925, elle est accompagnée par six ou sept autres femmes de Bessans, également en costume.
Ces soixante demières années
Rochemelon est interdit aux Français depuis 1938, car ce promontoire naturel constitue un poste d'observation idéal sur la vallée de la Doire Ripaire trois mille mètres plus bas. Un poste militaire italien est installé au sommet depuis 1940 et, malgré les hostilités, les pèlerins continuent à y monter depuis Suse. Le 7 juillet 1943, des jeunes Bessanais, garçons et filles décident d'aller vénérer la Madone. Les alpini, installés au sommet, les reçoivent très bien et leur permettent de prendre des photographies. Les événements s’effacent devant la fraternité des montagnards des deux nations ! Début mai 1945, une petite patrouille du 15ème BCA doit occuper la pointe. Les chasseurs aperçoivent, se silhouettant sur le ciel, une coiffure militaire. Ce n'est en fait que la partie supérieure du monumental buste en bronze de Victor-Emmanuel II qui partage le sommet avec la Madone ! Cette œuvre du sculpteur Cesare Biscarra, installée quelques années avant la Vierge, en 1891, remplaçait la plaque de marbre de 1878 commémorant l'ascension de 1838. Quelques semaines plus tard, le 4 août 1945, l'explosion d'une mine arrache la jambe à un pèlerin italien sur l'arête venant du glacier côté français. Le lendemain, des pèlerins [dont l'auteur - NDLR], tout près de ce lieu, doivent faire quelques pas de côté et quitter le sentier pour éviter une autre mine détruite les jours suivants. Parmi les pèlerins français une jeune femme, rescapée des camps, porte en guise d'écharpe le typique foulard - avec une carte de France en surimpression - utilisé par les pilotes de la Royal Air Force.
Les murs de la chapelle sont recouverts de bouquets de mariées en fleurs artificielles, de cœurs avec l'inscription « P G. R » [per grazia ricevuta, i. e. par la grâce reçue] et d'ex-voto, très souvent sur les dangers du feu provoqués par la guerre, les bombardements, les explosions, la foudre, les pompiers. Malgré le paratonnerre de sept mètres de haut, la foudre touche très souvent le sommet. Le dimanche 14 juillet 1991, le pape Jean-Paul II, à l'occasion de son voyage à Suse pour la béatification de l'évêque Mgr Edoardo Rosaz - mort en 1903 -, survole en hélicoptère la statue de la Madone. Il la mentionna, ainsi que le triptyque, le soir au cours de la prière de l'angélus. En 1995, les postes italiennes émettent un timbre d'une valeur faciale de 750 lires représentant une vue panoramique de Suse avec Rochemelon. Sur un autre timbre de 800 lires émis en juillet 1999, la statue de la Vierge domine un groupe d'enfa avec les mentions « l bimbi d'Italia a Maria Nostra Signora della Neve » [i. e. Notre-Dame-des-Neiges] et « Monte Rocciamelone Mompantero ». Chaque année, le 4 août au matin, une procession quitte la cathédrale de Suse et vient déposer le triptyque dans la nouvelle chapelle du village voisin de Mompantero, dédiée à Notre-Dame de-Rochemelon et consacrée en 1961. Le langage populaire la désigne comme il Rocciamelone dei nonni [i. e. le Rochemelon des anciens, par extension des personnes trop âgées pour y monter]. Le lendemain, dans la soirée du 5 août, une procession nocturne ramène l'image de bronze à San-Just. Pendant ce temps, au sommet, les pèlerins des vallées de Suse et de Lanzo ainsi que de la Maurienne sont venus, comme par les siècles passés, prier la Vierge en suivant sur le glacier et les rochers les pas de leurs ancêtres, dans une même démarche de foi. Le 28 juillet, 5 et 28 août 1999, des centaines d'alpinistes, montés par toutes les voies ouvertes dans les parois de Rochemelon, les ont rejoints au pied de la statue de la Madone, cent ans après son installation. Beaucoup n'ont pu monter, en raison de leur âge ou de leurs occupations. Ils garderont dans leur cœur la vision féerique du sommet illuminé se détachant dans la nuit.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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Les archives paroissiales de la commune de Bessans ont été aussi consultées pour cet exposé.