Longtemps indifférente devant la mort lente des patois, l'opinion se réveille soudain. Trop tard pour empêcher nos vieux langages de mourir, mais à temps pour en conserver une mémoire fidèle. Des écoles de patois fonctionnent à Reignier, à Viuz-en-Sallaz ; des congrès se tiennent en Savoie. Des dictionnaires comme ceux de Mlle Dupraz, de Saxel, et du chanoine Ratel, de Saint-Jean-de-Maurienne, sont venus rajeunir celui de Constantin-Désormaux, paru en 1902, réédité en 1978. Une abondante bibliographie sur les parlers savoyards (et des confins de la Savoie) a été recueillie dans la synthèse récente de C. Abry dans Les sources régionales de la Savoie (Paris 1979, p. 587-597).
Ainsi le patois ne disparaîtra pas avec les derniers paysans qui ont conservé leur langue ancestrale. Celle-ci, désormais considérée tant par les historiens que par l'opinion publique, se révèle de plus en plus comme un élément sérieux de la culture et de la tradition paysannes.