Les chemins de fer en Savoie

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4,00 € l'unité Auteur : Pierre MESSIEZ-POCHEPierre MESSIEZ-POCHE

Peu de départements connaissent le rail sous des jours aussi contrastés que la Savoie et la Haute-Savoie: les sombres convois sidérurgiques des vallées mauriennaise et tarine s'opposent aussi bien aux blanches rames "Corail" des trains de neige qu'aux fameuses rames orange du T.G.V. ou aux automotrices écarlates du Montenvers.

Si, sous l'assaut de la concurrence et du temps, le chemin de fer a du reculer un peu partout, il reste pourtant indissolublement lié a l 'économie savoyarde, imprégnant pour toujours ses paysages et, en partie, sa culture. La quasi-totalité des grandes vallées - le Sillon alpin, la Maurienne, la Tarentaise et la vallée de l'Arve - est équipée de voies ferrées, et Chambéry est reliée quotidiennement a Paris, Genève, Barcelone, Turin, Milan et Rome.

Est-ce a dire que la Savoie a toujours été maîtresse de ces voies ferrées qui, par un si brillant hasard, convergent sur son sol ? Leur construction, leur exploitation, leur modernisation et quelquefois leur fermeture ont sans cesse été l'objet d'âpres marchandages entre l 'Etat qui planifie tout, la province ou le département qui bataille pour faire dévier les tracés à son avantage et les Compagnies naturellement plus soucieuses de rentabilité que d'aménagement du territoire.

Sans oublier les communes si attachées à sauvegarder leur halte ou leur desserte et l'Europe qui bouleverse toutes les données du problème en supprimant ses frontières. L'on comprend alors la complexité du dossier ferroviaire savoyard. Le réseau actuel est en définitive le résultat de toute une série de compromis entre ces intérêts divergents, sans qu'aucun d 'entre eux ait été à vrai dire pleinement satisfait.