Les 1 000 ans que couvre le Moyen Âge ont souvent été résumés par une suite de calamités : guerre, peste, famine. Parmi ces malheurs, se distingue la lèpre, dont l’évocation seule continue encore de nos jours à susciter de la curiosité et parfois même une certaine crainte.
A l’issue de nombreuses années de recherche, couronnées par une thèse d’histoire à l’Université de Savoie, Catherine Hermann nous permet de comprendre comment et par qui ont été créés les établissements chargés d’accueillir les lépreux, les maladières et comment elles fonctionnent. Dans des pages d’une grande humanité elle nous présente les lépreux et décrit les rapports qu’ils peuvent entretenir avec le reste de la population.
L’étude s’intéresse à l’ancien diocèse de Genève qui aujourd’hui correspond schématiquement au département de la Haute-Savoie, au canton de Genève, à la Côte et au Jura vaudois, à une petite partie du département de l’Ain (pays de Gex), ainsi qu’une partie de celui de la Savoie (Ugine et les paroisses des Bauges).
À l’issue de cette lecture on comprend mieux que ces maladières loin d’être un lieu effrayant sont en fait l’unique solution qu’ont trouvée les hommes du Moyen Âge pour se préserver de la maladie. Elles sont une des expressions les plus abouties de la charité médiévale et un équipement courant du paysage à la manière du prieuré ou de l’hôpital.
Catherine Hermann, historienne et biographe, est vice-présidente de la Société savoisienne d’histoire et d’archéologie.