En 1870, la Savoie n'était française que depuis dix années, et la défaite brutale de l'Empire ouvrait une période d'inquiétude. Dansle cadre du gouvernement de Défense Nationale de Léon Gambetta, l'opinion publique a été mobilisée, des troupes ont été levées dans chaque département. Les "mobiles" savoyards ont combattu courageusement. Le sacrifice de ceux que commandait Albert Costa de Beauregard à Bethoncourt pour débloquer Belfort, objectif de l'armée de l'Est, continue d'ailleurs à être commémoré sur place.
Pendant ce temps, les préfets nouvellement nommés, Jules Philippe à Annecy, Eugène Guiter à Chambéry, contribuaient à faire triompher les idéaux d'une république modérée. La paix signée, le triomphe des républicains aux premières élections signifiait que la Savoie s'ancrait à la République.
Maurice Messiez nous fait vivre ces mois d'incertitudes et de passions où l'Empire devenu libéral s'écroule, laissant à Bonneville, Annecy, Chambéry, les élites se positionner, rivaliser, annonçant la mise en place de la Troisème République.