Nouvelles publications de Stéphane Henriquet : Antoine Borrel et Contes Oraux

Nous vous signalons deux nouvelles productions de l'un de nos administrateurs, Stéphane Henriquet, la première consacrée au député Antoine Borrel, la seconde aux contes oraux de Savoie.

Antoine Borrel (1878-1961). La République des Villages.

Antoine Borrel (1878-1961), ouvrier-typographe, journaliste-écrivain, député, puis sénateur de la Savoie, a marqué la société savoyarde pendant la première moitié du XXe siècle. Ce réalisateur et initiateur plaçait la commune au centre de la nation. Il s’en est fait le porte-parole et le défenseur (modernisation, condition de vie, routes, électrification, économie rurale...), incarnant ainsi une véritable République des villages. Porteurs des espoirs des classes populaires et moyennes émergeant socialement à la fin du XIXe siècle, Antoine Borrel se trouve au cœur de la France de 1900 dont la politique nationale, empêtrée dans des idéaux du XIXe siècle, s’est montrée à la fois adaptée et inadaptée aux problèmes fondamentaux.

Il serait intéressant de présenter l’itinéraire d’un acteur et d’en mesurer l’adéquation avec ses prises de positions, d’examiner et d’évaluer ses initiatives à travers une relecture historique impartiale et novatrice.

Le voyage partagé : Contes oraux populaires recueillis en Savoie.

L'enquête ethnographique qui a permis ce livre est avant tout une rencontre, une mosaïque de métissages variés aux multiples visages. On y devine une richesse et une diversité linguistique, bercées entre singularité régionale et universalité. Certes, derrière les héros et anti-héros de ces contes, tout un univers social, une vision du monde, s’expriment sous des codes narratifs, sytlistiques, symboliques. C’est aussi un milieu familial et collectif qui se met en scène à travers des destins imaginaires. Mais toujours, le monde entier surgit. Le conte -la littérature orale d’une manière générale -n’appartient à personne et dit l’univers de l’aventure humaine. Il est un émigré voyageant dans des contextes culturels divers et auxquels il s’adapte, tout en se transformant constamment... ce qui n’est pas sans évoquer le vieux débat théorique sur l’origine géographique d’un conte. Conservons l’idée d’une histoire d’ici, de partout et de nulle part. C’est sa liberté, au conte, de ne pas dire d’où il vient car il jaillit comme le fruit de l’humanité toute entière.

Si le conte oral est un voyage, j’espère que cet ouvrage paraîtra vivant au lecteur. Le conte vit par sa mouvance, ses versions, ses répétitions, ses éclats de rire ou l’effroi qu’il suscite, par l’instant durant lequel il est dit... un instant qui n’est jamais le même, au bon vouloir des conteurs. Le conte oral étant un récit voyageur, comme le montrent les diverses collectes connues, je souhaite au lecteur, bon vent et bon voyage. Que ce voyage lui fasse respirer les parfums d’une aventure humaine qui continue sa route depuis le fond des âges.