Dauphiné Libéré du 20 avril 2021 : Bruno Gachet, l’informaticien devenu historien

À 54 ans, Bruno Gachet fait de la recherche généalogique, déchiffre de vieux documents et donne des cours de paléographie. Une passion qui lui est venue sur le tard, après une carrière dans l’informatique industrielle.

« Tout est parti du jour où j’ai poussé la porte des archives départementales, quai de la Rize. » Tout, c’est-à-dire sa reconversion. Car avant de vouloir devenir historien, Bruno Gachet, Bauju de naissance puis Barbysien, avait voué ses études supérieures à l’électrotechnique, complétées d’une formation en informatique. Ses premiers pas dans la vie professionnelle, c’est dans la peau d’un programmeur qu’il les a faits. « J’ai réalisé des logiciels éducatifs pour un éditeur chambérien puis j’ai été salarié d’une entreprise spécialisée en informatique industrielle à Technolac. »

Toujours loin de l’Histoire qui allait bientôt le happer, Bruno a été recruté par EDF. Il a été technicien puis référent commercial pour les grandes entreprises. Des postes intéressants et à même de le satisfaire. Jusqu’au jour où sa curiosité a été piquée, par le trésor caché derrière la porte... des archives départementales. Oubliées les lignes de programmes en Turbo Pascal ou en HTML, balayés les courants faibles, les gestions de comptes et les objectifs d’entreprise. Place à des études en histoire, reprises au début, avec appétit. Licence, maîtrise puis doctorat lui ouvrent les portes pour vivre de sa passion : celle de la recherche dans les archives.

« Mais une thèse, soutenue en 2009 puis publiée et éditée, ne nourrit pas son homme [lire ci-contre, NDLR]. Je voulais monter mon entreprise pour que viennent me rencontrer ceux qui s’intéressent à la généalogie, la paléographie, la recherche en histoire, à l’histoire de leur maison et plus largement à l’histoire de la Savoie. » C’est ainsi qu’est né “Plaisirs d’archives”. En une petite dizaine d’années, Bruno Gachet s’est fait un nom et répond aux attentes des associations et des individuels. Enchaînant cycles de conférences, formations taillées sur mesure et prestations personnalisées, l’historien-généalogiste a fait de sa passion son métier. Un regret ? « Peut-être de ne pas avoir commencé plus tôt. Mais j’ai ainsi eu la chance d’avoir deux vies professionnelles. »

Une thèse sur la gabelle du sel

En choisissant de s’intéresser au premier recensement en Pays de Savoie, celui de 1561, qui permettait de lever l’impôt sur le sel, Bruno Gachet explorait un vaste sujet qui avait été partiellement investi jusqu’alors. Des centaines de pages à déchiffrer, à décoder pour en donner une restitution fine et intelligible. Un défi relevé avec brio et validé par le jury universitaire. La thèse a été l’objet d’une publication éditée par la Société savoisienne d’histoire et d’archéologie : “Au cœur du XVIe siècle en Savoie. La gabelle du sel de 1561

Site web : plaisirdarchives.fr

Daniel LEGAT